Focus ReBelles #4 : Marie-Paule Gnabouyou

 
 

Pour clôturer cette 2ème semaine du #FocusReBelles, qui de mieux qu’une joueuse renommée et reconnue pour son expérience et son tempérament de feu, aussi bien au Toulon Saint-Cyr Var Handball qu’au niveau international. Aujourd’hui, nous allons (re)découvrir le parcours de MARIE-PAULE GNABOUYOU, internationale française et arrière-droite du TSCV.  

Marie-Paule, comment s’est passée ta reprise ?

Très bien. Le contexte était particulier puisque c’était une reprise après confinement, mais les joueuses sont restées sérieuses même pendant cette période. On a continué à s’entraîner physiquement, ce qui a fait que la reprise s’est faite le plus naturellement possible. Au départ, on a fait beaucoup de jeu, donc beaucoup de plaisir. On a pu retrouver un peu tout le monde, retrouver la balle, retrouver ces sensations qui manquaient finalement.

Cela fait maintenant plusieurs semaines que Laurent Puigségur, le nouveau coach du TSCV, a posé ses valises dans le Sud. Quelles sont tes premières impressions sur lui ? Qu’est-ce qu’il attend de toi cette saison ? 

Plutôt bonnes. C’est quelqu’un qui est de prime abord ouvert, à l’écoute, toujours jovial. Avec son expérience, il a forcément beaucoup à nous transmettre et ça se voit qu’il a envie de nous enseigner, il est passionné.

Pour l’instant, même s’il a regardé l’ensemble de nos matchs, il nous connait seulement globalement, je pense qu’il a encore une image de nous, de nos potentiels, nos forces et faiblesses trop peu détaillée. Mais il s’investit beaucoup pour régler ça rapidement. Pour le reste, on a pu discuter et il aimerait que je me positionne dans cette équipe en expérimentée parce que je crois que je suis la plus vieille, même si ça me fait bizarre de dire ça ! [rires] Du coup, j’imagine qu’il attend que j’apporte mon expérience, ma vision de jeu, une certaine stabilité.

Avant de revenir la saison dernière au Toulon Saint-Cyr Var Handball, l’arrière-droite de 32 ans a vécu de nombreuses expériences, sur le plan sportif comme personnel. Son parcours est jalonné de succès et ce dès ses premiers pas dans le handball. Marie-Paule a fait ses armes avec l’équipe de France dont elle suit les sélections : France jeunes, France junior. Par la suite, la soeur du joueur de football professionnel Guy Gnabouyou a fait une année à Plan de Cuques, elle passe ensuite une année de sport-études à l’ASPTT Marseille pour finalement retourner à Plan de Cuques l’année où l’équipe monte en D1, en 2006. En 2005, elle termine 3ème du Championnat d’Europe jeunes et ouvre ainsi son compteur de médailles internationales. L’année suivante, elle participe au Championnat du Monde jeunes et se classe avec Les Bleues à la 4ème place. En 2007, Marie-Paule termine 5ème du Championnat d’Europe junior et 7ème du Championnat du Monde junior l’année suivante. Du haut de son mètre 85, elle affiche déjà de beaux parcours au niveau international.

Marie-Paule signe à Issy-les-Moulineaux pour la saison 2007/2008. Elle n’y reste qu’un an et s’engage en 2008 dans le club dans lequel elle va finalement rester le plus longtemps parmi tous les clubs de sa carrière : le Toulon Saint-Cyr Var Handball. Marie-Paule va tout connaître avec ce club : en 2010, elle et ses partenaires toulonnaises de l’époque, dont une certaine Laurène Catani et une autre Siraba Dembelé, réalisent l’exploit d’être sacrées Championnes de France en s’imposant en finale face au Havre. Galvanisées par cette victoire étourdissante et armées de leur volonté de fer à entrer un peu plus dans l’histoire du handball féminin, les ReBelles remportent la Coupe de France deux années de rang en 2011 et 2012. En parallèle, Marie-Paule est appelée en équipe de France pour participer au Championnat du Monde 2011. Là encore, le succès est au rendez-vous, puisque la France décroche la médaille d’argent.

Quel est ton ressenti sur ta nouvelle équipe 2020/2021 ? Un mot sur les recrues qui ont rejoint le groupe cette saison ?

Pour l’instant, je dirais que c’est beaucoup de fraîcheur. C’est vrai qu’on était un petit noyau dur avec Léa, Laurène, ça fait un petit manque de ne plus les avoir avec nous, on est déjà nostalgiques. [rires] Mais c’est vrai aussi que les nouvelles apportent un vent de nouveauté, elles ont l’air très positives, travailleuses, il y a vraiment une bonne ambiance.

Quel est ton meilleur souvenir au TSCV ?

Sans aucune hésitation le titre de Championnes de France en 2010. Après, il y en a beaucoup d’autres, mais celui-là est quand même au-dessus de tout. Personne ne s’y attendait, nous y compris, donc c’était vraiment un grand moment.

Et quel est ton pire souvenir ?

C’est pas vraiment un souvenir mais plus une atmosphère. L’année dernière a été quand même très dure, entre nos défaites à répétition, le décès de Jeanne-Marie, l’arrêt de la saison, les départs des joueuses… L’année dernière n’était vraiment pas facile moralement, donc je dirai plutôt l’atmosphère.

 
 

En 2012, celle qui est affectueusement surnommée “M-Pi” est sélectionnée pour participer aux Jeux Olympiques à Londres. Malheureusement, suite à une blessure, Marie-Paule est contrainte d’abandonner la compétition et de rentrer en France prématurément afin d’obtenir les soins nécessaires. Elle continue l’aventure au TSCV jusqu’en 2015, année où elle signe un contrat de 2 saisons au Viborg HK, au Danemark. De nouveau sélectionnée en équipe de France en 2016, elle se classe 3ème du Championnat d’Europe et décroche la médaille de bronze. En 2017, elle rejoint finalement le club hongrois Siofók KC, club qui a accueilli une autre ReBelle, Chloé Bulleux. Mais en décembre 2017, l’internationale française annonce attendre un enfant et rompt d’un commun accord son contrat avec le club hongrois. 

Tu es devenue maman il y a un peu plus de 2 ans. Comment abordes-tu ta carrière professionnelle maintenant que tu as un enfant ? Comment conjugues-tu les 2 ? 

J’ai appris à me pardonner de ne pas être parfaite. C’est difficile parce qu’il ne s’agit plus maintenant que de ma personne, et pourtant les sportifs, on a un léger tempérament égocentrique qui fait qu’on pense beaucoup à nous, à notre santé physique, mentale… Maintenant, il y a un être qui est plus important que tout pour moi et qui ne compte que sur moi ! [rires] Donc, c’est vrai que ce n’est pas toujours facile de jongler entre les deux, mais j’ai la chance d’être bien entourée. Laurent est très compréhensif, les filles m’aident beaucoup, elles sont tout le temps volontaires si j’ai besoin de quoi que ce soit, donc j’ai vraiment de la chance d’être épaulée comme ça. Après, je ne dis pas que c’est facile tous les jours, mais j’ai juste à la regarder pour… tout oublier ! [rires]

Sur le terrain, comment te qualifierais-tu en 3 mots ?

J’ai du mal à parler de moi ! [rires] Les autres joueuses disent de moi que je suis un tank, parce que quand j’arrive en pleine course, je peux faire peur, donc je dirai “tank”. Je dirai aussi “mauvaise perdante”, et “guerrière”.

Et en tant que maman ?

“Maman poule”, “attentionnée” et “amoureuse”. J’ai perdu toute notion d’autorité avec elle, elle me “bouffe complètement” ! [rires]

Après sa grossesse, Marie-Paule retourne à la compétition et s’engage pour une brève année avec le club slovène de RK Krim. En 2019, elle décroche la 1ère place du Championnat de Slovénie, renouant ainsi avec le succès. Connue pour sa puissance de tir et sa combativité sans faille, la jeune maman montre qu’elle n’a rien perdu de ses capacités handballistiques ou de son goût de la victoire. Pour la saison 2019/2020, l’internationale française revient à Toulon, club dans lequel elle aura finalement passé la majeure partie de sa carrière et qui l’a de nouveau accueillie à bras ouverts. 

Après ta grossesse, tu as fait une première préparation physique à Plan de Cuques. Par la suite, tu as joué un an dans le club de RK Krim, en Slovénie. Finalement, tu as décidé de revenir au TSCV la saison précédente. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Jouer en Champions League en Slovénie, c’était vraiment une opportunité que je ne pouvais pas refuser. Mais ça me semblait être une évidence de revenir. C’est ici, au TSCV, que j’ai vécu mes plus belles années, sûrement mes plus beaux titres. En plus, maintenant que j’ai ma petite fille, je voulais vraiment revenir dans le Sud, près de ma famille. L’occasion s’est présentée à moi, j’ai foncé.

Un mot pour tes supporters avant les retrouvailles le 9 Septembre ?

Déjà, merci d’être toujours là, après tout ce qu’il s’est passé, merci beaucoup ! Hâte de les retrouver, on va essayer de faire du mieux qu’on peut, comme chaque année, pour les rendre fiers, pour nous rendre fières.

Rendez-vous le 9 Septembre pour le grand retour des ReBelles au Palais des Sports face à l’ESBF Besançon ! Et nous vous rappelons que la campagne d’abonnement 2020/21 a déjà débuté ! Pour vous abonner et soutenir Marie-Paule et les ReBelles toute la saison, cliquez ici !

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